[TECHNIQUE] Mes astuces pour réussir ses images de concert.


Hier je vous proposais de tester les limites de nos boîtiers et du miens (épisode 1) en allant faire quelques photos de concert, c’est à dire dans des conditions extrêmes en termes de lumière. Une galère en termes de mise au point pour les autofocus. Une galère aussi pour trouver le bon couple vitesse, ouverture afin d’éviter les flous de bouger et les zones complètement cramées. Voyons la suite de ce test et quelques conseils pour faire des photos de concert.



QUELS RÉGLAGES EFFECTUER AVANT DE COMMENCER À PRENDRE DES PHOTOS ?



J’ai dit que l’on allait quitter le mode automatique pour pouvoir faire des réglages. Je commence par celui de la sensibilité (dans la mesure où c’est possible avec votre appareil !) Si ce n’est pas possible, faites des tests avec les modes « scène de nuit », « musée » ou même « portrait ».


LA SENSIBILITÉ, C’EST LES ISO.



Une image brûlée est définitivement perdue. Mieux vaut donc sous-exposer un peu que l’inverse. Sur une scène très éclairée, on peut envisager de faire des photos à partir de 800 ISO. Dans un pub, c’est hautement improbable !

Les boîtiers pros types Canon 5D, 7D ou Nikon D700, D3 par exemple peuvent monter sans souci à 3200 ISO, voir 6400 ISO.

Sur les boîtiers d’entrée de gamme je vous déconseille vivement de monter au-delà de 800 ISO sous peine d’avoir du bruit (voir épisode 1). Cela dit, il vaut mieux ça qu’une photo floue ! Donc, si votre appareil le permet montez encore les ISO mais il faudra passer par des logiciels pour corriger le bruit en post-traitement. Perso, comme j’aime pas travailler sur les images, je fais tout mon possible pour éviter le post traitement !


C’EST QUOI LA BALANCE DES BLANCS ?



Les pros shootent tous en RAW (en concert ou ailleurs). Cela leur permet de modifier la balance des blancs en post-traitement, c’est à dire de corriger les couleurs si le blanc n’a pas été considéré comme tel par le logiciel de l’appareil. La lumière notamment les rouge et verte sont parfois trop présente sur scène et personne n’aime se voir comme ça ! Sur mes boîtiers, j’ai tendance à rester en mode automatique pour la balance des blancs, celle-ci fonctionnant très bien . En revanche, je n’ai ni le temps, ni l’envie de passer du temps en post traitement. Je shoote presque toujours en JPEG et mes possibilités de corrections sont donc limitées…


 

QUEL MODE CHOISIR ? MANUEL, SEMI-AUTOMATIQUE, PRIORITÉ À LA VITESSE OU À L’OUVERTURE ?



Ici, on a besoin de capter de la lumière, parfois faible, sur des sujets en mouvement que l’on veut plus ou moins figer. Je fixe donc mon ouverture à f4 et laisse mon boîtier chercher la vitesse la plus élevée possible pour avoir une image juste. Sur un boîtier Canon, c’est le mode Av (A chez Nikon), c’est à dire « priorité ouverture ». Le boitier détermine le temps d’exposition qui va bien en fonction de la luminosité de la mesure (spot, voir épisode 1) et de la sensibilité choisie.


Mais il n’y a pas de règle absolue ! Certains pros qui travaillent avec des objectifs ouvrant à f1,8 vont fixer une vitesse genre 1/125s sachant que leur objectif le permet. C’est le mode Tv, c’est à dire « priorité vitesse ». Le boitier détermine l’ouverture qui va bien en fonction de la luminosité de la scène, de la sensibilité et de la vitesse fixée que tu as choisi.


La bonne vitesse pour éviter un flou de bouger doit être un chiffre qui ne doit pas être inférieur à celui de la focale m’a t’on dit. En gros 1/100 pour 105 mm… Mouais ! En dessous de 1/80, sur scène, tous mouvements entraînent un flou ! Il faut augmenter la sensibilité ISO pour obtenir une vitesse d’obturation suffisante (par exemple 1/200 si le chanteur est très mobile). Mais comme je suis ici au taquet en ISO (6400) et en ouverture de diaphragme (f4), il ne me reste plus qu’à surveiller la vitesse d’obturation. La vitesse minimum recherchée serait de 1/125°s …


Les instruments peuvent offrir d’intéressantes possibilités de cadrage et de construction de l’image. Mais dans certains cas, le déplacement du manche d'une guitare peut aussi masquer un zicos !



COMMENT FAIRE DES PHOTOS DE CONCERT SANS OBJECTIF PRO ?



Si vous n’avez ni une optique pro, ni même un gros zoom d’entrée de gamme, vous pouvez vous rabattre sur des objectifs fixes qui ont souvent de grandes ouvertures de diaphragme qui permettent de travailler dans des ambiances lumineuses difficiles. En revanche, vous serez limité au niveau des cadrages. Bah oui, en concert on ne peut pas trop bouger et une optique fixe ça ne zoome pas…

 

 

EN BREF POUR PHOTOGRAPHIER UN CONCERT ?


Appareil photo reflex ou réglable priorité ouverture
Objectif: de préférence un zoom ou une focale fixe à grande ouverture
Sensibilité : 3200 ISO
Mode de mesure de lumière : SPOT
Programme d’exposition : Semi automatique à priorité ouverture
Ouverture de diaphragme : f/4
Vitesse d’obturation : au moins 1/125s
Mise au point : autofocus sur le collimateur central
Balance des blancs : Auto
ET MON CANON EOS 5DII ?


La qualité des images est excellente et les détails sont bien préservés jusqu’à 1600 ISO, où les images sont encore pleinement satisfaisantes. Jusqu’à 6400 ISO, les images sont parfaitement exploitables et le bruit chromatique est bien contenu, même sans application du filtre de réduction du bruit électronique. En même temps, c’est bien pour ça que c’est un boîtier pro !



Allez, je vous montre tout l’album du concert … Pour ça il suffit de cliquer sur le lien suivant : https://flic.kr/s/aHsksZsgeo

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